Comme l’avait indiqué vendredi le journal Les Versants en exclusivité, l’Aéroport Montréal – Saint-Hubert (YHU) a annoncé l’arrivée de la compagnie aérienne Porter Aviation Holdings Inx (PAHI). En plus de cette annonce, un hôtel Holiday Inn de 130 places verra le jour en 2024 aux abords des pistes de décollage.

Les travaux commenceront au printemps et se termineront à la fin de l’année 2024.

Au moment où le projet décollera, l’aéroport Montréal – Saint-Hubert proposera neuf portes d’embarcation dans un nouvel aérogare. À proximité, un hôtel Holiday Inn de 130 chambres accueillera les clients. En ajoutant la modernisation des infrastructures de l’aéroport pour accueillir cette nouvelle compagnie aérienne, ce ne sont pas moins de 200 millions de dollars qui seront investis par des compagnies privées.
L’aéroport et la Ville de Longueuil estiment à 1,5 milliard de dollars la valeur des retombées économiques de cette annonce pour la région. Ils prévoient que ce seront 2600 nouveaux emplois qui seront créés pour la construction de l’aérogare.

« Il y a actuellement 400 mouvements (décollages et atterrissages) par jour. Avec l’arrivée de Porter, il y aura une augmentation d’environ 10 % de mouvements », explique Yanic Roy, directeur général d’Aéroport Montréal – Saint-Hubert.

En même temps, l’aéroport s’est engagé à ce qu’il n’y ait plus de vol de nuit à partir de 2024 entre 23 h et 7 h.

4 millions de passagers

Actuellement, l’aéroport accueille environ 10 000 passagers. Dès que l’aérogare sera en activité, ce seront
1 million de passagers qui seront attendus en 2024. À terme, la pleine capacité sera de 4 millions de passagers.
« Porter mettra en place un réseau de navettes électriques entre l’aéroport et le métro de Longueuil. Il y aura plusieurs arrêts qui pourront desservir plusieurs entreprises et les étudiants », précise M. Roy. La fréquence prévue de ces navettes sera toutes les 30 minutes.

Pour M. Roy, l’arrivée de Porter ne devrait pas entraîner de bouleversement majeur sur les infrastructures routières des environs. Catherine Fournier a indiqué qu’une étude de circulation est en projet sur les routes 112 et 116. Des routes déjà très encombrées aux heures de pointe.

Écoles d’aviation
L’arrivée de Porter viendra s’ajouter à l’activité aéroportuaire des lieux. Pascan, la compagnie québécoise déjà implantée à Aéroport Montréal – Saint-Hubert, travaillera en collaboration avec la nouvelle compagnie nationale qui desservira les villes canadiennes d’un bout à l’autre du pays. « C’est le plus gros projet de développement de l’aéroport auquel nous participons depuis que nous sommes arrivés en 2004. Dans un premier temps, nous partagerons nos services avec Porter et, par la suite, nous développerons de nouvelles destinations, ce qui nous permettra de renforcer notre desserte régionale »,
s’est réjoui Yani Gagnon, coprésident de Pascan Aviation.

En ce qui concerne les écoles d’aviation en place, elles sont toujours « extrêmement importantes » pour les activités de l’aéroport. « Tout le monde est en faveur de la desserte régionale, mais pas pour les écoles de pilotage. Elles ont modifié leurs opérations. Leur développement stratégique s’oriente beaucoup plus désormais vers les nouvelles technologies. Il y a très peu d’endroits au Canada où l’on peut apprendre à piloter en français »,
d’indiquer clairement M. Roy.

Catherine Fournier, mairesse de Longueuil, a d’autre part souligné les efforts des écoles de pilotage qui sont passées de « 200 000 mouvements par année à 140 000 mouvements grâce à l’utilisation de simulateurs ».

Exclusion du vol long courrier
Pour l’instant, l’aéroport indique que les vols internationaux ne sont pas prévus dans son plan de développement.
« Actuellement, nous ne mettons en place que des vols domestiques », a indiqué M. Roy tout en ajoutant que des discussions avec plusieurs autres transporteurs étaient en cours. M. Roy n’a pas voulu aller plus loin dans ses prévisions quant au développement de l’aéroport. Pourtant, les dirigeants ont déjà indiqué leur souhait de proposer des « destinations vacances » à partir de Saint-Hubert et de faire de cet aéroport un concurrent direct de celui de Burlington dans l’État du Vermont aux États-Unis. « Il faut se rappeler qu’entre-temps, l’administration de l’aéroport a changé et que nous avons conclu ensemble un projet de développement », a rappelé Mme Fournier.

Pour Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable du gouvernement du Québec, présente lors de cette annonce officielle, « cet investissement est majeur et il est
100 % privé ». Elle a précisé que ces futures infrastructures participent au développement de la région qui deviendra « peut-être une future zone d’innovation, car l’endroit est très fertile ».

Première manifestation

« J’ai l’impression que l’on nous a roulés dans la farine », fait savoir une personne de la coalition Halte-Air Saint-Hubert qui s’étaient déplacées, environ une petite dizaine de personnes, pour s’inviter à l’annonce faite de l’arrivée d’une nouvelle compagnie aérienne à Aéroport Montréal – Saint-Hubert.

« Au moment des consultations publiques avec la mairesse de Longueuil et le député fédéral de Longueuil, nous avions fait savoir que nous exigions un moratoire sur tout développement de l’aéroport de Saint-Hubert tant et aussi longtemps que toutes les retombées, non seulement économiques, mais aussi sanitaires et climatiques, présentes et futures, n’auront pas été analysées et discutées sérieusement. Aujourd’hui, on nous interdit d’être présents lors de cette annonce officielle dont on n’a jamais entendu parler. Une chose est certaine, lors des consultations publiques, il n’a jamais été question d’augmenter le nombre de vols dans cet aéroport. »

Surpris
Les manifestants qui ont brandi quelques cartes demandant un moratoire sur tout développement de l’aéroport se sont interrogés sur les dernières annonces des élus locaux.
« Ce que l’on avait compris, c’est que les autorités locales voulaient développer l’aéroport pour en faire un pôle technologique, pas pour amener encore plus d’avions. »

Présent lors de l’annonce officielle de l’arrivée de la compagnie aérienne Porter en 2024, le député de Longueuil – Saint-Hubert Denis Trudel souhaite « laisser sa chance au coureur. J’ai l’impression que DASH-L a pris acte des consultations par le choix d’un transporteur dont les moteurs sont des plus performants, car ses aéronefs offrent une réduction de l’empreinte sonore de 75 %, une réduction de la consommation de carburant et une réduction des émissions d’oxyde d’azote par rapport à la norme réglementaire. Le dialogue est désormais ouvert, même si nous restons vigilants ».

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Source : Les Versants